Paul Borel

Artiste peintre


Le 12 février 1828 naissait à Lyon André -Marie-Paul Borel, fils et petit-fils de négociants installés dans la Drôme. Le père de Paul Borel meurt en 1838. C’est la grandmère qui prend à sa charge les deux frères, Léon né en 1826 et Paul. Les deux enfants entrent au Collège d’Oullins fondé en 1833 et repris par les Pères Dominicains en 1853 pour aider les vocations littéraires et artistiques. L’Abbé Lacuria soutiendra les frères Borel. Par la suite, Paul Borel épousera Adèle Mouton, soeur d’un ami de collège, Louis Mouton.

Léon, le frère aîné, tombant malade, est envoyé sur la Côte d’Azur pour se soigner. Ce sera le départ des voyages de Paul Borel.. Il se rendra à Saint- Chamond, visitera l’Ardèche, le pied du Vercors dont il laissera quelques dessins de jeunesse naïfs et précis.

Dès 1848, ayant fait connaissance de Gounod, il s’efforcera de modifier l’enseignement de la musique au Collège d’Oullins, dont il deviendra d’ailleurs le bienfaiteur. Son frère meurt en 1848. Une crise de conscience s’ouvre pour le jeune homme : sera-t-il prêtre ou artiste ?

Il se lie profondément avec Louis Janmot, Laprade, Yéméniz et le Docteur Faivre. En 1849, attiré à Paris par la présence de Louis Janmot, il étudie les classiques du Louvre. En 1852, Borel et Janmot-comme tous les artistes de la capitale, Corot, Daubigny – vont chercher en Italie une source d’inspiration nouvelle : Pise, Rome, Naples et Pompeï retiennent les deux amis.

A Paris, Borel fréquente ses amis Ravier et Irénée Richard à l’Académie Suisse, en 1855. Il revient à Rome en 1856, se plonge dans l’étude des Catacombes de Saint- Calixte et se marie la même année. Deux ans plus tard, son épouse meurt à Hyères. De cette époque dateront ses premières peintures murales consacrées à la vie de l’Abbé Vianney, Curé d’Ars.

Un héritage familial important en 1860 permettra enfin à Borel de se réaliser : il entame la décoration de la chapelle d’Oullins qu’il mettra vingt ans à terminer.

C’est vers cette période qu’il se lie d’amitié avec Allemand et Ravier qui l’initiera au dessin de paysage. Mais, très vite, l’élève acquerra son autonomie picturale.

De retour à Paris vers 1874, ses rencontres avec son cousin Jean-Jacques de Boissieu l’orienteront vers l’eau-forte.

Entre 1880 et 1885, il voyage avec Joseph Trévoux, Félix Thiollier et Poncy, parcourant les Monts du Forez, les Flandres et la Hollande, rejoignant son cousin Elysée Grangier à Saint-Nazaire où un « cabanon » familial lui offrait l’hospitalité.

La mort de tous ses amis, Flandrin en 1861, Duclaux en 1868, Daubigny en 1878, Ponthus-Cinier en 1885, Louis Hector Allemand en 1886 mais surtout Louis Janmot en 1892 et Ravier en 1895 n’interrompra pas cette activité fébrile de Paul Borel qui, après Ars et Oullins, décorera la Chapelle des Augustines à Versailles, les églises Saint- Paul et Saint-Joseph à Lyon.

De 1907 à 1913, Paul Borel gravera les cuivres de reproduction de ses peintures murales d’Oullins. Il en terminera onze, le douzième restera inachevé à sa mort en 1913.

Pour toutes ses réalisations monumentales, Paul Borel ne se fit jamais payer. Fondateur de l’Hôpital Saint-Luc, mécène généreux et toujours disponible, il reçût avec modestie la médaille de Chevalier de Saint- Grégoire en 1889.

Colette BIDON
Extrait de Paul Borel
1828-1913 Paysages –dessins et gravures